Journée mondiale des Zones Humides

A l’occasion de la Journée Mondiale des Zones Humides, le Conservatoire du littoral et l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, en partenariat avec la Syndicat mixte Camargue Gardoise, ont tenu au centre de découverte du Scamandre à Vauvert un séminaire de travail sur le thème des « Zones humides et adaptation au changement climatique ». Agnès Langevine revient sur ce séminaire.

J’y ai présenté la Stratégie régionale et les actions volontaristes menées dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma régional de cohérence écologique et du chef de filât que nous exerçons en matière de biodiversité.

 

«Nous fêtions hier la 20ème journée internationale des zones humides, consacrée à la sensibilisation du public et à la signature de la convention RAMSAR, scellée le 02 février 1971 en Iran.

Je ne reviendrai pas sur les multiples fonctions des zones humides, ces zones humides qui jouent un rôle essentiel du point de vue écologique mais aussi dans l’adaptation au changement climatique avec la constitution de réserves d’eau permettant un soutien au cours d’eau en période d’étiage, avec le stockage Carbone, avec la limitation de l’érosion…

Habitat pour de nombreuses espèces inféodées à ce type de milieu, les zones humides satisfont également des besoins agricoles, en offrant des zones de pâture ou de réserve de fourrage en période sèche.

Enfin, et ce sera l’objet des tables rondes, la fonction majeure des zones humides face aux risques d’inondation et submersion auxquels est particulièrement exposée notre région, et ce territoire.

 

Hélas, ce capital unique sur le plan de la biodiversité et des services rendus est des plus menacé en France et dans le monde. Assèchements, drainages, mises en culture, pollutions,… on estime que la France a perdu ces 30 dernières années plus de la moitié de ses zones humides.

Ici, en Région Occitanie, nous avons une grande responsabilité au regard de notre patrimoine naturel et des 40000 Ha de lagunes que nous comptons sur notre littoral, ceci dans un contexte de fortes pressions démographiques, foncières et climatiques.

Et les impacts climatiques sont déjà mesurables avec l’augmentation des épisodes de crues, de catastrophes naturelles, de montée du niveau de la mer et du recul du trait de côte.

 

Alors, face à toutes ces urgences, quels outils, quelles actions et surtout quelle ambition politique met en œuvre la Région Occitanie ?

Vous le savez, la fusion de nos deux anciennes Région a été menée tambour battant mais le chantier d’harmonisation des dispositifs en matière de transition écologique, notamment la stratégie en faveur de l’eau et des milieux aquatiques ainsi que la stratégie régionale par la biodiversité sont en cours d’élaboration.

Pour autant, la mise en œuvre des deux Schémas Régionaux Cohérence Écologique adoptés en 2015 est effective; elle doit même s’accélérer pour accompagner, en termes de connaissance, de restauration et de gestion, les actions qui concourent à l’adaptation des zones humides au changement climatique.

 

Sur le littoral, nous menons une politique visant à améliorer la résilience des milieux littoraux via le soutien à des opérations de restauration du fonctionnement des zones humides. Je peux citer en exemples la recomposition spatiale et la libération du lido à Vias, la suppression d’une route littorale du lido Petit et Grand Travers ou encore le recul de la route pour restaurer un fonctionnement naturel de la dune au lido Sète-Marseillan.

Toujours sur le littoral, la Région soutient la gestion des espaces du Conservatoire du littoral contribuant au bon état écologique et hydraulique des zones humides, renforçant comme au Domaine du Canavérier que nous visiterons tout à l’heure, le rôle de zone naturelle d’expansion de crues.

Autres leviers d’intervention, les aides techniques et financières aux Réserves Naturelles Régionales dans leur gestion des zones humides pour accroître leur capacité de résilience et leur contribution au fonctionnement hydraulique de leurs bassins versants.

Je viens de balayer rapidement des dispositifs déployés par la Région sur le littoral, mais il en existe bien d’autres sur le périmètre régional, comme les CAT-EZH (Cellules d’Assistance Technique) mises en place depuis une quinzaine d’années en ex-Midi-Pyrénées et sur lesquelles nous pourrons nous appuyer fortement au regard de leur bilan très positif.

 

Je l’ai souligné tout à l’heure, les outils, les dispositifs, les réglementations sont essentiels à la préservation et à la restauration du fonctionnement écologique des zones humides mais le volontarisme politique est tout aussi important, quel que soit l’échelon territorial (communal, intercommunal, départemental, régional, national, européen…), à l’heure où de trop nombreux parlementaires travaillent à détricoter la loi littoral.

En ce qui nous concerne, vous pouvez compter sur mon engagement et celui des élu-es écologistes à intégrer dans chacune de nos politiques sectorielles (agricoles, économiques, touristiques, d’aménagement du territoire…) l’impératif de protection des zones humides.

 

Nous avons initié, en mai 2016, les 1ères Assises Régionales de l’eau pour une gestion partagée, durable et solidaire de l’eau. Nous menons à l’heure actuelle, en partenariat avec les Agences de l’eau et la DREAL, un diagnostic qualitatif et quantitatif de la ressource à l’échelle de la nouvelle région, diagnostic à partir duquel nous pourrons co-construire avec l’ensemble des usagers et acteurs de l’eau une stratégie régionale à l’horizon 2030-2050, stratégie dans laquelle l’adaptation au changement climatique aura une place centrale, tout comme la préservation des milieux aquatiques.

La Région s’est également engagée dans la création d’une Agence Régionale de la biodiversité, en cours de préfiguration et de conventionnement avec l’Agence Française de Biodiversité.

 

Vous le mesurez, nous mettons tout en œuvre, dans un contexte budgétaire extrêmement contraint, pour réussir la transition écologique de nos territoires.

Je sais pouvoir compter sur votre implication, vos expertises techniques pour mutualiser nos efforts à travers des programmes d’actions concrètes et de partenariats fructueux comme celui qui sera scellé tout à l’heure entre le Conservatoire et le Syndicat mixte de la Camargue Gardoise. »