Intervention de Marie-France Barthet - Citoyenneté - Assemblée Plénière du 23 mars 2018

C'est avec une très grande satisfaction et un profond enthousiasme que notre groupe politique va voter cette charte régionale de la citoyenneté active.

 

En effet, le thème de la démocratie participative fait partie des mesures phares que nous souhaitions voir mises en œuvre dans cette mandature et l'adoption de cette charte est une étape majeure dans cette direction. Mais nous devons faire attention pour que ce terme de démocratie participative ne soit pas galvaudé et n’apparaisse pas simplement comme un autre moyen de communication. Aujourd’hui, les citoyens.nes, au-delà du vote formel aspirent à participer réellement tout au long du processus politique d’élaboration des politiques publiques qui les concernent.

Nous l’avons constaté lors des Etas Généraux du Rail et de l’Intermodalité : les citoyens et citoyennes veulent être partie prenante de la décision politique. Nous devons donc y croire sincèrement et tout mettre en œuvre pour que la population d’Occitanie soit actrice de nos décisions.

Nous souhaitons par conséquent attirer votre attention sur les conditions de mise en œuvre pour que cette charte puisse se déployer pleinement avant la fin de cette mandature:

La première condition est le temps de déploiement qui doit être le plus court possible ce qui nécessite un effort conséquent à la fois sur l'installation des outils numériques mais aussi sur la communication claire et convaincante en direction de l'ensemble de nos citoyens.

La deuxième condition est l’accès des citoyens aux informations du Conseil Régional. La démarche d’Open Data, en cours d’étude, doit être poussée. D’abord car l’absence d’accès en ligne aux décisions de notre Conseil Régional n’est plus compréhensible. Le message est même contre-productif à un moment où on se dote d’outils numériques citoyens. Ensuite car la mise à disposition de données publiques peut au travers de leurs réutilisations potentielles contribuer à une dynamique de la participation citoyenne.

La troisième condition est aussi liée au numérique; dans une vaste région comme la nôtre, l'utilisation massive du numérique est tout à fait indispensable mais il ne faut pas oublier que, pour des raisons diverses, (financières, culturelles, formation,...) une partie de la population n'est pas en mesure d'utiliser le numérique; pour ne pas les exclure de la participation citoyenne il faudrait leur permettre d'accéder à des ordinateurs avec des personnes pouvant les guider et les renseigner dans des lieux publics: maison de la Région certes mais aussi Mairie ou autres établissements publics.

La quatrième condition est une implication forte des conseillers régionaux pour qu'ils soient à la fois ambassadeur de cette nouvelle démarche auprès des citoyens des associations et aussi impliqués et relais des différents dispositifs comme, par exemple, les commissions citoyennes.

Dans tous les cas, nous souhaitons rappeler l'importance, en complément des outils informatiques, des réunions physiques qui permettent des débats approfondis et l'émergence de solutions faisant appel à l'intelligence collective. Mais pas n'importe quel type de réunion: des réunions faisant appel aux techniques de la démocratie ouverte où tout le monde peut s'exprimer dans un respect mutuel, où la complexité d'un problème peut être exprimé et où des solutions collectives sont débattues et enrichis comme notre Conseil Régional a commencé à le faire.

Cette charte de la citoyenneté active, si elle est appliquée avec rapidité et efficacité, sera un vrai renouvellement du processus démocratique qui saura allier la démocratie représentative et la démocratie participative pour que nos concitoyens retrouvent le goût et l'envie de la démocratie, du bien public et qu’ils et elles soient pleinement impliquées dans les décisions de notre Région.