Intervention de Christian DUPRAZ sur les mobilités (Assemblée Plénière du 20/12/2018)

Les mobilités sont au cœur des préoccupations de nos concitoyens. Une fracture mobilité est apparue, opposant ceux qui ont une offre de transports collectifs ou doux à leur portée, et ceux qui sont contraints d'utiliser leur voiture au quotidien. C'est le cas des zones rurales, et des zones péri-urbaines mal desservies.

Nous ne pouvons pas ignorer cette situation. C'est pourquoi les écologistes se félicitent du plan d'action en faveur de la mobilité et du pouvoir d'achat que nous adoptons aujourd'hui. Ce plan est un bouquet de mesures, et sera amené à évoluer, en fonction de la situation, et des nouvelles options de mobilité qui se dessinent chaque jour un peu plus.

 

 

Ce plan contient des aides importantes et novatrices : pour l'achat de véhicules électriques, pour les utilisateurs fidèles des TER, pour la mise en place de Plans de Déplacements d'entreprise plus performants.

 

L'aide à l'achat de vélos à assistance électrique sera disponible sur l'ensemble de la région, et va obliger l'Etat à contribuer à ces achats. Avec cette double aide, acheter un VAE va devenir compétitif. Or les VAE permettent des trajets de 10 kms quotidiens avec peu d'efforts. C'est une véritable alternative.

La mise en place d'un service de court-voiturage, adapté aux zones rurales peu denses, et coordonné avec toutes les offres de transports collectifs disponibles, sera une des innovations majeure que la région envisage de mettre en place, à notre initiative. Ce sera, nous le croyons, la belle surprise de 2019 pour les mobilités en région.

 

Nous avons avec raison évité de favoriser de fausses solutions non durables, telles que l'incitation à l'utilisation des agrocarburants, qu'ils soient importés des tropiques comme l'huile de palme, ou produits chez nous, comme l'éthanol dérivé du blé. Leur bilan environnemental est catastrophique. Nous nous félicitons de cette sagesse, et de la suppression par les députés de l'avantage fiscal à l'huile de palme voté avant-hier par les députés.

 

 

Mais aujourd'hui, de fausses solutions sont parfois évoquées. L'une des plus choquantes est cette proposition de la métropole de Montpellier de transformer les voies ferrées Montpellier-Sommières et Montpellier-Paulhan en voies cyclables. Ces voies ferrées sont un patrimoine essentiel, et ont vocation à être remises en service, car elles sont sur des axes de déplacement très fort vers la métropole, aujourd'hui saturés sur le réseau routier. Madame la présidente, puisque SNCF réseau semble vendeur de ces voies, je vous propose que la Région les rachète, et les exploite en direct, dans le cadre d'une régie régionale de transports. Ce serait un signal très puissant adressé à nos concitoyens, et à notre opérateur de transport ferroviaire souvent si défaillant. L'exemple de la régie des transports ferrés de Corse suscite l'admiration, et nous pouvons utilement nous en inspirer.