Les élu-Es écologistes, EELV et Partit Occitan du Conseil Régional d’Occitanie se félicitent que le Gouvernement publie enfin un nouveau Plan d'action en faveur de l'ours brun dans les Pyrénées. Cette carence de plan durait en effet depuis 2010 et il était urgent d'y remédier, d'autant que la situation de l'espèce reste préoccupante, comme en témoigne son statut par l’UICN «en danger critique d’extinction». Malgré la grande réussite des actions engagées en Pyrénées Centrales depuis 20 ans, la population se limite encore à une trentaine d'ours, répartis en deux noyaux dont un n'est plus constitué que de deux mâles…
Nous rappelons que l'enjeu, correspondant à un engagement autant moral que juridique, est de reconstituer à l'échelle des Pyrénées une population viable d'ours.
Les études scientifiques réalisées à la demande de l'État précisent les moyens d'y parvenir : de nouveaux lâchers d'ours sont à la fois indispensables et urgents, sans pour autant être nécessairement massifs puisque le lâcher de quatre femelles à l'Ouest et deux au centre des Pyrénées sont présentés comme à même de relancer la nécessaire dynamique des deux noyaux.
En 2016, un assez large consensus local s'est dessiné autour de l'objectif de lâcher très rapidement au moins deux femelles dans le noyau occidental du Béarn. Le Conseil Régional Nouvelle Aquitaine, directement concerné, soutient sans ambiguïté ce projet ; un bon nombre d'élus locaux également, et y compris des bergers transhumant dans les vallées concernées, sans parler des associations et des populations locales, toujours très largement majoritaires dans toutes les études d’opinion.
Même le Comité de Massif des Pyrénées, jusque là réticent, ne s'y est pas opposé lors d'un vote le 1er juillet 2016, ce qui est une première et montre bien l'importante évolution et la prise de conscience des élus et acteurs locaux.
Toutes les conditions étaient donc réunies pour permettre au Gouvernement de relancer, même à minima, la restauration de la population d'ours des Pyrénées, en panne depuis les derniers lâchers de 2006.
Il est donc à la fois surprenant et incompréhensible de constater qu'il n'en est rien et que le plan ours proposé ne prévoit aucun des lâchers d'ours indispensables pour le maintien de l'espèce, pas même le premier lâcher d'une femelle en Béarn que personne ne conteste réellement.
En ce sens, ce plan traduit un renoncement de l'État que nous ne pouvons cautionner. Nous appelons le Gouvernement à reprendre ce travail et à y intégrer, en complément des mesures en faveur de la cohabitation que nous soutenons, un vrai volet restauration de la population d'ours comprenant les mesures minimales préconisées par les scientifiques.
Il en va de la crédibilité de l'action de l'État en faveur de la biodiversité, en regard de sa responsabilité et de ses engagements, nationaux et européens.