Aujourd’hui, la montagne n’a pas un « retard à rattraper », elle est « une idée à partager », un territoire précurseur d’innovation et d’expérimentation.
La montagne n’est pas un problème, elle est une richesse fondamentale qu’il convient d’entretenir et valoriser.
Cependant, la politique montagne ne peut pas considérer les territoires de montagne uniquement à travers le prisme de la ressource et de l'attractivité. Il nous faut également renforcer la protection des espaces de nature sauvage existants.
Préservation et valorisation ne s’opposent pas mais sont complémentaires : il ne peut y avoir de valorisation sans protection, de développement sans vision durable et respectueuse des paysages, de l’air, des terres agricoles, des habitants, de la faune, de la flore si chers à la montagne.
Nous savons que mettre la nature sous cloche ou en musée n’est pas la solution. Nous savons aussi que seules des activités humaines, notamment agricoles, respectueuses de la nature peuvent permettre une articulation intelligente entre la vie sauvage et la vie des Hommes.
D'autre part, les montagnes sont un gigantesque livre d’apprentissage pour tous les citoyens : découverte de la faune et de la flore, de la géologie, des cycles de l’eau et des saisons, le changement climatique, la gestion du risque, la sobriété, la solidarité, le partage... Notre Région en a pris la mesure en investissant fortement dans l'éducation à l'environnement et en soutenant des réseaux comme Éducation Pyrénées Vivantes qui vient de fêter ses 20 ans.
Sur le plan touristique, le modèle des stations de sports d'hiver est arrivé à ses limites : course à l’investissement, coût pour la collectivité, multiplication des lits froids, spéculation foncière excluant les habitants de l’accès au logement, abus d’usage de la ressource en eau, impacts paysagers... Malgré les canons à neige les grandes stations de ski sont désormais des « colosses aux pieds d’argile » dépendantes du prix de l’énergie, du changement climatique, du pouvoir d’achat... Leur avenir incertain et les friches potentielles qu’elles peuvent devenir à moyenne échéance, font planer une menace sérieuse sur la montagne. C'est pourquoi nous formulons le vœu que le Parlement de la Montagne puisse être un lieu de discussion pour élaborer un plan de développement à long terme permettant d'accompagner la transition vers une activité davantage tournée vers le 4 saisons.
L’esprit de communauté de destin est fort dans les villages de montagne. En montagne plus qu’ailleurs, la participation habitante permet de gérer, avec les citoyens, la forêt, les sentiers, les chemins, les canaux d’irrigation. Pour favoriser cette implication de la communauté montagnarde nous avons prévu une grande souplesse et ouverture dans le fonctionnement du parlement de la montagne.
Les montagnes sont des territoires où l’autonomie a un sens très fort.
L’autonomie énergétique est un objectif que nos territoires de montagnes doivent s’approprier et qu’ils peuvent mettre en place rapidement au vu des nombreuses ressources disponibles. Nous souhaitons qu'ils jouent leur rôle de pionnier et étant une référence pour les autres territoires dans l'atteinte de notre grande ambition Région à énergie positive.
En conclusion, la montagne est l’amont. Elle montre l’exemple et peut continuer de le faire, d’être un territoire d’expérimentation, de recherche pour irriguer le territoire régional. Tout ce que nous réussirons en montagne aura les meilleures chances de réussir ailleurs. C’est en cela qu’elle doit bénéficier d’attentions particulières.