Sujet récurrent mais qui pourtant connait par moment des pics d’actualité : la condition des agriculteurs et agricultrices. L’actualité agricole étant fort riche ces dernières semaines. Nous avons souhaité vous faire part de nos réactions sur les dernières nouvelles. Rappelons tout d’abord que si certains s’engouffrent dans une agriculture intensive, nous avons choisi de défendre une agriculture paysanne, bio riche de diversité de productions, riche de territoires vivants projet qu’il convient d’accompagner.
Comment est-il possible de construire un projet agricole avec des politiques qui font du yoyo ?
L’Europe envisage de baisser son budget agricole de 15%, le deuxième pilier, pilier de l’installation de la bio des aides au développement rural, de 25%! Il manque 54 millions d’euros pour payer l’ICHN aux agriculteurs sans parler des Zones Défavorisées sur lesquelles les agriculteurs vont voir leurs aides baisser injustement. La France dit qu’elle soutient la bio mais supprime son soutien au maintien de l’agriculture bio et vient de supprimer 600 000 euros d’aide pour son développement en Occitanie!
Quant au Sénat, il a retiré l’introduction de 20% de bio dans les cantines prévue par loi. Une loi agriculture et alimentation qui ouvre la voie à un dévoiement du terme fromage fermier !
Le sujet du glyphosate
Ces dernières semaines, nous avons assisté à la farce sur l’interdiction du glyphosate, promesse de campagne d’Emmanuel Macron. In fine, la responsabilité est laissée aux agriculteurs qui pour certains, dans la situation critique dans laquelle ils se trouvent, privilégient le rendement à leur propre santé. Dans quelques années, ils feront ainsi des boucs émissaires idéaux, devant l’échec de la sortie du glyphosate et autres produits nocifs, réglant la note des politiques au mieux frileux, au pire irresponsables, que ce soit en France ou dans l’Union Européenne.
L’huile de palme et le blocage des raffineries
Nous avons également l’affaire de l’importation d’huile de palme, autorisation accordée par le Gouvernement à Total pour son usine de La Mède. Les agriculteurs se lèvent pour dénoncer une concurrence déloyale, la casse de leur marché du colza. Oui, à première vue, il vaut mieux du colza français que de l’huile de palme venant d’Indonésie ou d’ailleurs et participant au saccage de zones forestières et de leur biodiversité. A la nuance près que les biocarburants n’ont rien de bio, les agrocarburants donc, sont une fausse bonne idée pour lutter contre les gaz à effet de serre.
Pour finir sur l’actualité agricole : les retraites
Comme chacun sait, le revenu annuel moyen d’un agriculteur est de 13 000 à 15 000 € et un tiers d’entre eux a un revenu inférieur à 4200 €, sans compter celles et ceux qui ne peuvent pas se verser de salaire. Comment dans ces conditions pouvoir prétendre à une retraite décente ?
Ainsi, une proposition de loi visant à porter à 85 % du SMIC le minimum garanti pour un chef d’exploitation, laquelle proposition avait été votée unanimement par l’Assemblée Nationale, unanimement par la Commission des Affaires sociales du Sénat Cette mesure n’est pas passée.
Pourquoi ?
Parce que le Gouvernement, par la voix d’Agnès BUZYN, a saboté cette loi, en direct, au Sénat, le 7 Février 2018.
Comment ?
En imposant un vote bloqué permis par l’Art 44, dernier alinéa de la Constitution, lequel article, pour la petite histoire, n’avait pas été utilisé depuis 25 ans. Vote bloqué : un seul vote incluant uniquement les amendements acceptés par le Gouvernement, qui avait rajouté un amendement reportant la mesure à 2020.
Motifs ?
La mesure qui coûterait environ 400 Millions ne serait pas financée.
FAUX : le texte prévoyait une augmentation de 0.1 % de la taxe additionnelle sur les transactions financières qui couvrait largement la mesure. Au vu des largesses consenties par Emmanuel Macron à ses amis les riches, on peut comprendre que cette mesure n’arrangeait pas.
Le Gouvernement estime que les agriculteurs ont déjà bénéficié de coups de pouce sûr les pensions. L’argument ultime étant que la question des retraites va être traitée dans sa globalité dès 2020. Nous en reparlerons.
Madame la Présidente, j’en ai terminé avec ce catalogue peu réjouissant mais les sujets développés ici ont une importance majeure car pour certains ils impactent fortement notre première activité économique et nous souhaitions les mettre plus en lumière.