Madame la Présidente,
Notre région propose de baser notre politique foncière sur trois principes vertueux : la sobriété en foncier, la durabilité des aménagements, et l'équilibre des territoires. Soyons en fiers. Le temps des extensions urbaines faciles, évidentes, sans se poser de questions sur leur impact environnemental ou social, est terminé. Cependant, je veux souligner que les documents d'urbanisme, et notamment les documents supra-communaux que sont les PLUI, SCOT et le SRADDET, resteront la clef de voute du système. Si ces documents sont de bonne qualité, les projets seront vertueux.
C'est pourquoi l'assistance que l'EPF peut désormais apporter aux collectivités locales dans l'élaboration ou la révision de leurs documents d'urbanismes est précieuse, et j'invite vraiment les collectivités locales à se saisir de cette offre de service.
Notre délibération préconise que l'EPF consacre au moins 70% de ses moyens à la réalisation de logements, et 20% au soutien de l'activité économique. Cela veut dire que 10%, au plus de ces moyens, seront consacrés à la protection du cadre de vie, à la protection de la biodiversité, à la lutte contre les risques naturels. Cela peut paraître peu, mais il n'en est rien. Car le foncier à mobiliser pour atteindre ces objectifs est 10 à 50 fois moins cher que le foncier nécessaire pour les autres objectifs. L'EPF a donc les moyens d'une politique ambitieuse sur cet axe environnemental, et j'invite les élus à se saisir de cette opportunité en proposant des projets. C'est d'autant plus pertinent que ce nouveau PPI renouvelle les objectifs de l'EPF, en ouvrant de nouveaux chantiers : la protection de nos ressources en eau, les trames vertes et bleues, le recul du trait de cote, l'aménagement des stations de montagne. Je voudrais souligner l'intervention désormais possible, et souhaitée, de l'EPF dans la réalisation des PAEN, ces périmètres de protection des espaces agricoles et naturels. Le département des Pyrénées-Orientales est en pointe sur la création de ces PAEN, avec déjà 3 PAEN, et je me félicite que l'EPF puisse intervenir sur ces dossiers, en partenariat étroit avec la SAFER.
Désormais, ,et c'est l'essence même du rapport que nous allons voter, la priorité est à la requalification, à la réhabilitation, à la réorganisation. On reconstruit la ville sur la ville, on recycle les espaces et les friches industrielles et commerciales, on réinvestit les centre-bourgs, on rénove les copropriétés dégradées, à la mer et à la montagne. Vous vous en doutez, tout cela est difficile, bien plus difficile que de réaliser des lotissements sans âme ou des zones d'activités surdimensionnées. Il faut une ingéniérie spécifique, technique, difficile. L'EPF propose cette assistance aux élus; sachons la saisir. Même si la priorité des interventions de l'EPF sera encore et toujours dans les secteurs tendus, où le manque de logement est criant, l'EPF a aujourd'hui une mission d'intervention sur l'ensemble du territoire, de la plus grande à la plus petite collectivité. Nous nous en réjouissons.