L’article L.312-10 du code de l’éducation dispose que l’enseignement des langues et cultures régionales appartenant au patrimoine de la France est favorisé prioritairement dans les régions où elles sont en usage. Or les premiers éléments communiqués par le ministère relativement à la réforme du baccalauréat et du lycée semblent indiquer qu’au contraire la réforme aura pour effet de limiter les effectifs de lycéens inscrits dans les filières de langues régionales par d’une part une dévalorisation de leur attractivité et d’autre part par une mise en concurrence plus conséquente avec les autres options ou les langues vivantes étrangères. En particulier :
· la note de langue régionale ne compterait plus que pour 1% de la note finale du baccalauréat contre un peu plus de 3,5 % aujourd’hui, avec perte du caractère bonifiant de l’option. En effet, la majorité des effectifs de langue régionale au lycée se font dans le cadre de l’option de langue vivante régionale de par la nécessité pour les lycéen.nes de maitriser deux langues vivantes étrangères à l’issue du Baccalauréat ;
· l’option de langue régionale est mise en concurrence avec de nouvelles options ;
· l’enseignement de langue vivante régional est actuellement exclu de la discipline « langues et littératures étrangères », alors même qu’elles possèdent des auteurs mondialement connus, comme le Prix Nobel de littérature Frederic Mistral ;
· l’enseignement de langue régionale ne serait toujours pas rétabli en option dans l’ensemble des filières technologiques ;
· il n’est pas fait mention des sections de langue régionales au lycée alors que la réforme fait mention des sections européennes et orientales, d’où une dévalorisation de ces sections si la réforme était publiée en l’état.
· Les langues régionales n’apparaissent sur aucun document de communication diffusé par le ministère.
Contrairement au statut des langues vivantes étrangères dont l’apprentissage est obligatoire, l’enseignement des langues vivantes régionales reste facultatif et il paraît donc nécessaire que la réforme soit le moyen de maintenir voire de renforcer leur attractivité auprès des lycéen.nes, comme cela est actuellement à l’œuvre pour les langue et cultures de l’Antiquité (LCA) :
· par un maintien voire un développement du poids de la note de langue régionale dans la note finale du baccalauréat (au minimum 3,5 % de la note finale, voire 5 % comme actuellement pour les LCA)
· par l’attribution d’un statut hors concurrence avec les autres options, comme cela a été accordé récemment aux langues et cultures de l’Antiquité ;
· par une ouverture de l’option langue occitane à l’ensemble des filières technologiques ;
· par une mention et un encouragement à l’ouverture de sections langues régionales au lycée, avec valorisation au Baccalauréat (notamment inscription sur le diplôme, épreuves non linguistiques passées en langue régionale…) ;
· par une possibilité d’intégrer un enseignement de langues vivantes régionales dans la discipline « langues et littératures étrangères » ;
· que des solutions soient proposées par la réforme, en dehors du CNED, pour les élèves situé.es dans des établissements qui ne proposent pas d’enseignement de l’occitan en raison d’une ressource enseignante insuffisante, le CNED ne proposant pas un enseignement de l’occitan.
En conséquence, le Conseil Régional demande à l'État que la réforme du baccalauréat et du lycée permette la promotion et la protection des langues et cultures régionales conformément aux engagements internationaux pris par la France en la matière.
Ce vœu a été adopté : 88 Pour, 1 Contre, 2 Abstentions et 50 NPPV.