Madame la Présidente,
Le 19 juillet dernier, le Premier Ministre, Edouard Philippe, a déclaré d’utilité publique le projet d’autoroute à péages Castres – Toulouse. Depuis, trois recours ont été déposés devant le Conseil d’Etat : le premier, par le Collectif des Maires de la Vallée du Girou (qui réunit 17 communes), un second par l'association France Nature Environnement Midi-Pyrénées et un dernier par l’association, la Coulée Verte.
Ces recours se situent dans la continuité des réserves émises par l’Autorité Environnementale concernant notamment l’impact sur la qualité de l’air, la santé, les milieux naturels, les terres agricoles, celles émises par le Commissariat Général à l’Investissement, mais également celles émises par les Commissaires Enquêteurs quant au montant « excessif » du péage pour les usagers (plus de 15€ aller/retour sur l’intégralité du trajet), aux surcharges et aux problèmes de sécurisation des réseaux secondaires. Ces recours recoupent largement les alarmes de plus en plus pressantes lancées par le GIEC et l’ensemble de la communauté scientifique sur le peu de temps qu’il nous reste pour changer notre modèle de société afin de rester dans la fourchette soutenable des 2°C d’augmentation de la température sur Terre.
En 2016, le Conseil Régional a participé au co-financement d’une pré-étude sur les alternatives au projet d’autoroute. Cette étude a permis d’initier une évaluation technique, financière et socio-économique de l’aménagement de l’existant, et d’amorcer des pistes de réflexion quant aux propositions alternatives en termes d’équité sociale, d’équité territoriale, de sécurité routière, de fiabilité des temps de trajet et de préservation du foncier. De plus, cette pré-étude s’inscrit dans la démarche Eviter-Réduire-Compenser.
Par conséquent, Madame la Présidente,
Dans la continuité du co-financement régional de la pré-étude, au moment où les questions de mobilités, de coût carbone, d’impact sur le budget des ménages, sont au cœur de l’actualité ; face aux enjeux économiques, sociaux de ce projet et devant l’urgence climatique et les préoccupations environnementales de nos concitoyens, comme vous le faites sur de nombreux projets et afin d’éclairer les débats et permettre d’assurer la pleine transparence sur ce projet structurant pour le Sud du Tarn et plus largement pour notre Région :
La Région Occitanie peut-elle demander au Ministre de la Transition Écologique et Solidaire une expertise complémentaire du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable afin de garantir que toutes les alternatives aient été étudiées, que les réserves émises par les Commissaires Enquêteurs, l’Autorité Environnementale, le Commissariat Général à l’Investissement, sur le projet de liaison autoroutière entre Castres et Toulouse aient été levées ?