Madame la Présidente, concernant plus particulièrement le débat d’orientation budgétaire, je voudrais dire quelques mots au sujet de l’amendement n° 7 intitulé : « Pour une politique volontariste et ambitieuse en faveur des langues régionales ».
La loi NOTRe précise : "Le conseil régional a compétence pour, …, assurer la préservation de son identité et la promotion des langues régionales, dans le respect de l’intégrité, de l’autonomie et des attributions des départements et des communes".
Je sais votre engagement favorable sur cette question, et je crois qu’il nous appartient de nous saisir pleinement de cette compétence, en l’inscrivant spécifiquement dans le champ de la politique culturelle publique mise en œuvre par notre collectivité, car le législateur lui-même en a reconnu la dimension spécifique. Ce sera un signal indispensable de reconnaissance adressé à celles et ceux qui agissent sur le terrain en relais de la politique que nous mettons en œuvre. Il s’agit également ainsi de pouvoir valoriser, sur ce sujet, la qualité du travail engagé par la Région que vous présidez. Ne serait-il pas dommage de le passer sous silence ?
Nous avons également voulu faire apparaître l’engagement que vous aviez pris de porter à 1 euro par habitant d’ici la fin du mandat, le budget langues régionales. On nous rétorquera probablement que le contexte de régime austère que la politique du gouvernement Macron assigne aux collectivités n’est pas propice pour avoir ce débat. Bien au contraire, à condition d’ambition, de dynamique et de discernement dans la méthode et les priorités !
Je le dis franchement : la vraie question n’est pas l’augmentation en valeur de la ligne « Langues Régionales ». La vraie question est de contribuer pleinement à assurer leur promotion…donc de leur socialisation, et donc de leur visibilité.
Cela passe à nos yeux, non par l’augmentation aveugle de leur ligne de crédit, mais par le développement de la transversalité de notre politique en la matière, particulièrement dans les secteurs du tourisme et des transports.
Je ne ferai pas l’affront de commenter ce que vous savez déjà : le bienfait culturel ainsi que la valeur ajoutée à l’économie d’un département comme celui du Tarn utilisant son occitanéïté comme élément de différenciation stratégique dans les politiques tourisme ou encore de la satisfaction aujourd’hui avérée de la présence de l’occitan dans le métro toulousain.
Une telle politique de transversalité, dont vous donneriez, Madame la Présidente, les orientations, serait, devrait bien évidemment être valorisée et mise au compte « Profit » de la ligne « Langues Régionales » de notre Région.
Il n’y a là rien de bien exceptionnel. Nous nous mettrions à niveau, dans la gestion de cette compétence, de la politique par exemple de la Région Bretagne et de ce que cherche à impulser ma collègue Léna Louarn, Présidente de la Commission Langues Régionales de l’ARF. Les bénéfices en seraient sociaux, culturels, à l’évidence politiques, sans mobilisation de crédits supplémentaires. Je crois utile ces quelques précisions sur l’esprit de notre amendement.
Patric Roux
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