Les élus écologistes de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie interpellent les ministres Nicolas Hulot et Élisabeth Borne pour reconsidérer la stratégie ferroviaire grande vitesse et les trains du quotidien.
Depuis plusieurs mois, les signaux encourageants en faveur du TGV entre Bordeaux et Toulouse se multiplient.
Déjà en juin dernier, le tribunal Administratif de Bordeaux avait annulé la DUP (Déclaration d’Utilité Publique) des aménagements ferroviaires Sud de Bordeaux, composante essentielle du projet GPSO vers Dax, Toulouse et l’Espagne. Cette décision se fondait sur les conclusions du rapporteur qui avait pointé la faiblesse des études socio-économiques et la question du financement. Nous assistons à un retour à la raison pour permettre à nos territoires d’être mieux irrigués par des trains du quotidien, tout en permettant de mettre des moyens sur la rénovation des lignes TGV existantes entre Bordeaux et Toulouse, Bordeaux et Hendaye ainsi que sur la ligne POLT. Retour à la raison car de façon incompréhensible, le décret de déclaration d’utilité publique de la LGV GPSO (Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse) avait été publié le 5 juin 2016 alors que la commission d’enquête publique avait rendu un avis défavorable.
Élu-es écologistes, nous continuons à nous mobiliser pour que la priorité soit donnée aux trains et déplacements du quotidien les moins polluants. Nous défendons depuis des années la rénovation de la ligne existante entre Bordeaux et Toulouse. Elle mettrait Paris à moins de 4h de Toulouse, pour un investissement deux fois moindre, et dans un délai plus rapide. Le projet de LGV que certain-es soutiennent pour gagner 30 minutes de plus provoquerait des effets irrémédiables sur des terres agricoles et viticoles, sur des zones humides dont nous constatons à chaque évènement climatique l’indispensable utilité. Mais surtout, ce projet faramineux dont le cout ne cesse d’augmenter viendrait dégrader les finances de nombreuses collectivités territoriales.
Est-ce cela la priorité pour nos territoires ?
Alors que dans nos territoires de nombreuses lignes TER sont en souffrance (retard, suppression de train, dégradation du matériel roulant…) il est plus qu’urgent de répondre aux attentes des millions d’habitant-es d’Occitanie et de Nouvelle Aquitaine : développer les moyens pour une mobilité entre les villes de nos Régions. Le sous-investissement chronique sur l’entretien et la modernisation de nos lignes provoquent chaque jour des problèmes qui occasionnent des retards grandissants qui découragent les usagers-es. Des problèmes que connaît bien SNCF-Réseau puisqu'elle vient de reconnaitre que ce sont plus d’un milliard d’euros d’investissements qui seront nécessaires d’ici à 2030 pour moderniser et rénover les lignes régionales rien que sur la Nouvelle-Aquitaine.
L’urgence est par conséquent de financer un grand plan de rénovation des lignes existantes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Hendaye ainsi que celle de la POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), en lui redonnant toute sa pertinence. Osons entrer dans le XXIème siècle en proposant enfin pour nos concitoyen-nes un projet à un coût moindre, aux atteintes environnementales limitées et surtout, réalisable dans un délai rapide.
Ayons une ambition pour nos territoires dont la vocation n’est pas de devenir une banlieue de Paris. Ayons une ambition pour améliorer considérablement les liaisons entre nos deux Régions.
Nous sommes prêts et prêtes à venir porter cette ambition auprès de Madame la Ministre.
Les élu-es écologistes et apparenté-es Nouvelle Aquitaine et Occitanie