L'alimentation, comme d'autres sujets sociétaux, se caractérise par des contrastes, des contradictions, des incohérences :
*Des contrastes, car on n’a jamais vu tant de recherches gastronomiques, d'inventions culinaires, tant de régimes alimentaires, de cuisines du monde mises à notre disposition et tant de façons de manger allant des traditionnels repas de fête ou de famille à un snacking de plus en plus prisé où l'on mange vite et pourquoi pas, en marchant ou en travaillant. Tout cela dans un niveau de recherches nutritionnelles qui n'a jamais été aussi élevé et l'on connaît de mieux en mieux les effets de l'alimentation sur notre organisme, voire sur notre psychisme !
*Des contradictions : au niveau mondial, on meurt plus de suralimentation que de famine, le gaspillage alimentaire n'a jamais été aussi important et les scandales sanitaires aussi fréquents. On est de plus en plus malade de ce que nous consommons : cancers, diabètes, maladies cardio-vasculaires …
*Des incohérences, car, pour en arriver là, il a fallu une agriculture aux rendements toujours plus poussés sans tenir compte des effets des pesticides sur l'eau, l'air, les sols et les écosystèmes.
Un élevage industriel où, par millions, les animaux sont traités encore moins bien que des objets. Une industrie alimentaire toujours plus inventive à grand renfort d'additifs, de publicités, d'emballages.
Tout cela aboutissant à des atteintes à l'environnement sans précédent, comme la déforestation, les émissions de Gaz à Effet de Serre, la disparition des insectes -80 % qui entraîne la disparition des oiseaux des plaines et celle des abeilles, insectes pollinisateurs de nos cultures fruitières !
Les citoyens et les citoyennes sont prêts et prêtes à modifier leurs habitudes alimentaires, leurs modes de consommation. La consultation que nous allons lancer le montrera, nous n’en doutons pas. Il faut aussi et c’est fondamental, permettre à ceux et celles qui accèdent difficilement à des produits locaux de qualité de le faire.
Alors oui, nous pouvons, mettre en place, en concertation, une politique régionale de bon sens et des actions :
*comme bien sûr, la relocalisation de notre alimentation qui est source d'emplois locaux et pérennes mais aussi la valorisation des aliments bio de l'agriculture biologique qui est tout simplement une agriculture qui n'utilise pas de produits phytosanitaires de synthèse ni d'OGM et qui permet une réelle cohérence entre le plan régional H20 2030 et la nécessaire et vitale qualité de l’eau,
*une stratégie pour une éducation à l'alimentation et à la diététique dans la lignée du projet régional concernant l'éducation à l'environnement et au développement durable et qui s'adresserait à tous les publics de notre territoire,
*l'évolution des formations dans l'agriculture et la restauration,
*la promotion du jardinage dans les établissements scolaires, dans les villes,
*l'introduction dans les lycées d'un repas hebdomadaire alternatif, c'est-à-dire à base de protéines végétales et qui permet de baisser les coûts,
*la lutte contre le gaspillage alimentaire,
*le soutien à l'économie circulaire par l'utilisation des déchets alimentaires pour faire du compost ou de la méthanisation, en cohérence avec le futur plan régional des déchets,
*le développement des filières pour, par exemple, l'approvisionnement de la restauration collective et qui permettent aux agriculteurs et aux agricultrices de vivre dignement de leur travail,
*un maillage territorial régional organisé autour de légumeries, d’ateliers de transformation,
*l’information et la transparence pour savoir ce que l’on mange, où et comment cela a été fabriqué pour aider à accepter de payer un peu plus cher ce que nous achetons.
Oui l'alimentation, c'est un ensemble d'enjeux transversaux. Alors, agissons pour préserver l'eau, la biodiversité, notre santé, notre avenir.
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